repas de famille

1976, Moi et mon père, lors d'un pique-nique familial.

«Le repas familial reste une importante institution familiale, Soumis a des rythmes irréguliers et à des formes diverses, il n'en persiste pas moins à être la réunion familiale par excellence, un face à face qui implique le partage de la nourriture que tout être humain charge immédiatement de symboles. C'est une communication, un échange. Chaque groupe social développe son propre rituel de repas.»8 Il me paraît important de parler du changement qui est en train de se produire : on peut parler de «crise de la cuisine familiale». Depuis quelques décennies le rôle de la femme a changé. Avant il était de s'occuper des enfants, de la maison et de préparer à manger. De plus en plus les femmes ont commencé à sortir du noyau familial et à travailler. Le temps consacré aux tâches ménagères et à la préparation de plat a par conséquence diminué. Les surgelés, les plats préparés, la cuisine rapide prennent la place des plats lentement mijotés de nos grands-mères. La femme d'aujourd'hui essaye de trouver un compromis entre ses aspirations professionnelles, ludiques et ce qui reste de ses obligations maternelles. Le nombre de repas pris au sein de la famille a aussi changé. Le repas de midi pris ensemble devient l'exception, sauf en vacances et les jours fériés. Il n'y a plus que le repas du soir et le petit déjeuner… Malgré ces changements le repas de famille reste un moment important. Il fait l'objet d'appréciations diverses, à tel point d'intéresser cinçastes, écrivains, etc. Des films comme Festen, le Festin de Babette, La Grande Bouffe, montrent à quel point le repas, la cuisine peuvent êtres importants dans l'histoire d'une personne… J'ai beaucoup de souvenirs des repas de ma famille. En fait les souvenirs de ma famille élargie leurs sont presque tous liés. Par famille élargie, j'entends la famille de ma mère, avec laquelle j'ai vécu mon enfance, en Suisse Alémanique. J'ai de très bons souvenirs des fêtes passées ensemble. Les fêtes de Noël, toutes mes tantes et ma grand-mère préparaient chacune un plat traditionnel. Il y avait chaque année presque les mêmes spécialités, l'impanata en faisait partie et ne devait surtout pas manquer. Peu importe si nous étions serrés dans une pièce, l'important était d'être ensemble à attendre minuit, en mangeant et en s'amusant. Les piques-niques n'étaient pas moins riches de spécialités. Ma famille ne se contentait pas de sandwich ou d'une saucisse grillée. Il y avait les lasagnes, les salades, ensuite la viande. Nous n'étions pas assis parterre, sur une couverture, en déjeunant sur l'herbe. Non, il y avait une table, des verres en verre, une nappe. Le dimanche à midi dans ma famille, il fallait manger. Je me rappelle que je me levais toujours tard et une des premières choses que je sentais c'étais l'odeur du ragoût, des pâtes au four ou du rôti. Je me levais et je passais presque directement à table… Aujourd'hui tout cela est différent. Avec le temps, les habitudes culinaires ont changé probablement influencées par le style de vie différent de la Suisse. Les fêtes de Nšel, nous allons souvent au restaurant et nous mangeons plutôt du canard à l'orange ou de l'agneau avec des pommes de terre et des légumes. Les piques-niques se font en mangeant parterre avec des grillades simples ou des sandwichs fait maison. Le dimanche nous ne mangeons presque plus à midi, mais prenons le temps pour un bon petit-déjeuner, et mangeons uniquement le soir.
Ma mère aujourd'hui fait plus attention à avoir une alimentation saine et équilibrée et essaye d'éviter tout ce qui est trop gras, mais quand il s'agit de cuisiner des recettes de son pays, elle les reproduit telles quelles. Tout en étant consciente du caractère néfaste de certaines pratiques alimentaires, elle les conserve afin de ne pas rompre avec les normes dictées par sa culture.


Noël 2000, comme tous les Noël… tout le monde à la cuisine.

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